Chapitre 6 - Etre responsable de sa vie

Dans l'espèce humaine, la procréation est possible dès la puberté, période au cours de laquelle les organes génitaux commencent à fonctionner. La mise en fonction des testicules ou des ovaires est due à des phénomènes physiologiques contrôlés, qui vont persister jusqu'à la ménopause chez la femme, et à l'andropause chez l'homme.

 

Problématiques :   Comment la production des gamètes est-elle contrôlée ?

Par quels moyens la procréation peut-elle être maîtrisée ?

 

 

I – La régulation hormonale :

 

Activité 11 – La régulation hormonale

A – La régulation du fonctionnement des testicules

B – La régulation du fonctionnement des cycles sexuels féminins

 

1) La régulation du fonctionnement des testicules :

 

a) Les testicules :

 

https://www.futura-sciences.com/uploads/RTEmagicC_inf_15.jpg.jpgLes testicules sont constitués d’un grand nombre de tubes, les tubes séminifères. La paroi d’un tube séminifère est formée de grosses cellules : les cellules de Sertoli qui ont un rôle nourricier. Entre ces cellules, se trouvent de nombreuses petites cellules qui donnent les spermatozoïdes. Les spermatozoïdes sont de petites cellules mobiles qui sont ensuite englobées dans un liquide correspondant aux sécrétions de glandes annexes (vésicules séminales, prostate). L’ensemble constitue le sperme

b) La testostérone : l’hormone masculine :

 

La testostérone est sécrétée de manière continue et régulière par les cellules interstitielles situées entre les tubes séminifères. Elle agit localement sur la formation des spermatozoïdes dans la paroi des tubes séminifères et elle contrôle à distance le développement et la fonction de tout l’appareil génital (canaux, glandes, pénis…). Elle stimule la sécrétion des vésicules séminales et de la prostate, constituants du sperme. La testostérone est également responsable du maintien des caractères sexuels secondaires masculins.

 

             c) La régulation hormonale :

 

Le fonctionnement des testicules n’est pas autonome, il est contrôlé par deux hormones produites par l’hypophyse : la LH (Hormone Lutéinisante) et la FSH (Hormone Folliculo-Stimulante). Elles entretiennent la spermatogenèse (fabrication des spermatozoïdes) et la sécrétion de testostérone. Les pulses de LH déclenchent des pulses de testostérone.

La testostérone entraîne en retour un ralentissement de l’activité du complexe hypothalamo-hypophysaire : il y a rétrocontrôle négatif.

2)  La régulation du fonctionnement des cycles sexuels féminins :

 

a) Le cycle utérin :

La muqueuse utérine, ou endomètre, subit des modifications cycliques afin de le préparer à une éventuelle grossesse :

- jour 1 à 5 : destruction partielle de la muqueuse utérine, entraînant des hémorragies (menstruations).

- jour 5 à 14 : phase de croissance, la muqueuse se reconstitue et s'épaissit considérablement (1 à 5 mm).

- jour 15 à 28 : phase sécrétoire, la muqueuse se vascularise et se creuse de glandes, formant la dentelle utérine.

 

       Parallèlement, les cellules du col de l'utérus sécrètent un mucus, la glaire cervicale. Elle est visqueuse et ses mailles serrées, s'opposant au passage des spermatozoïdes du vagin vers l'utérus. Cependant, au moment de l'ovulation, la glaire devient très fluide et les mailles se relâchent, facilitant alors le transfert des spermatozoïdes.

 

              b) Le cycle ovarien :

 

Le cycle ovarien comprend deux phases séparées par l’ovulation :

- la phase folliculaire (pré-ovulatoire) pendant laquelle le follicule ovarien sécrète des œstrogènes en quantité croissante,

- la phase lutéale (post-ovulatoire) pendant laquelle le corps jaune sécrète des œstrogènes et de la progestérone.

La fin du cycle, s’il n’y a pas eu fécondation, est marquée par la chute du taux des hormones ovariennes due à la régression du corps jaune, en particulier celui de la progestérone qui devient nul.

 

c) Œstrogènes et progestérone, les hormones féminines :

 

Les cycles utérin et ovarien sont synchronisés. Le cycle utérin est en effet sous le contrôle des œstrogènes et de la progestérone :

- les œstrogènes sont responsables de l'épaississement de l'endomètre pendant la phase folliculaire.

- la progestérone contrôle la vascularisation et la mise en place de la dentelle utérine durant la phase lutéale et empêche les contractions utérines. C'est l'hormone de la gestation.

Les hormones ovariennes agissent aussi sur les caractères sexuels secondaires féminins.

 

                   d) La régulation hormonale :

 

Le fonctionnement des ovaires est contrôlé par la LH et la FSH :

- la FSH stimule la croissance des follicules et est responsable de la synthèse des œstrogènes,

- la LH déclenche l'ovulation par une brusque élévation de concentration en fin de phase folliculaire (pic de LH), permet la transformation du follicule éclaté en corps jaune, et stimule la production de progestérone et d'œstrogènes.

Les œstrogènes et la progestérone entraînent en retour un ralentissement de l’activité du complexe hypothalamo-hypophysaire : il y a rétrocontrôle négatif. Cependant, vers le milieu du cycle, lorsque la concentration en œstrogènes dépasse une valeur seuil, elle provoque un rétrocontrôle positif à l'origine des pics de FSH et de LH et de l’ovulation.

 

II – Maîtriser la procréation :

 

         1) La contraception :

 

Activité 12 – La maitrise de la reproduction par la contraception

Travail de recherche puis mise en commun.

 

         La contraception désigne toute méthode qui empêche la conception de manière temporaire et réversible.

La contraception hormonale féminine s’appuie sur les connaissances du déterminisme des cycles sexuels : par leur rétrocontrôle négatif exercé sur le complexe hypothalamo-hypophysaire les pilules œstroprogestatives empêchent le développement folliculaire, l’ovulation et par là même, la fécondation. Elles agissent également sur la qualité de la glaire cervicale, la rendant imperméable aux spermatozoïdes.

La contraception d’urgence (pilule du lendemain) est utilisée  en cas d’absence ou d'échec de contraception au moment du rapport sexuel et lorsqu’un risque de grossesse ne peut être pris. Prise dans les 72h, elle peut permettre d’éviter une grossesse non désirée car elle contient une dose massive d’hormones entraînant un déséquilibre hormonal brutal qui, selon le moment du cycle, empêche l’ovulation ou la nidation. Elle doit rester d’usage exceptionnel.

La législation autorise l’IVG jusqu’à quatorze semaines après les dernières règles.

 

         2) La Procréation Médicalement Assistée :

 

Un couple "normal" a 25% de chances par cycle d'obtenir une grossesse. On considère qu'il est infertile si aucune grossesse n'arrive au bout de deux ans.

Les causes de l’infertilité d’un couple sont féminines et/ou masculines.

Des hormones de synthèse équivalentes des molécules naturelles sont utilisées dans les techniques de procréation médicalement assistée :

- la stimulation ovarienne : un traitement hormonal permet de provoquer la maturation de follicules et de déclencher l'ovulation.

- l’insémination artificielle : on injecte dans la cavité utérine des spermatozoïdes "préparés", en court-circuitant la glaire cervicale.

- la Fécondation In Vitro Et Transplantation Embryonnaire : des ovocytes sont mis en contact avec les spermatozoïdes dans un milieu de culture afin de provoquer des fécondations.

- l’Intra Cytoplasmique Sperm Injection : injection directe à l'aide d'une micropipette, sous le microscope, de la tête d'un spermatozoïde dans le cytoplasme de l'ovule.

 

 

III - Avoir un comportement individuel raisonné afin de limiter les risques de contamination et de propagation des Infections Sexuellement Transmissibles (IST):

 

Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont contagieuses, provoquées par des micro-organismes variés : bactéries (gonocoques, chlamydiae, tréponème…), virus (HIV, hépatite B, papillomavirus…) et champignons (candidose). Certaines infections se manifestent par des symptômes visibles et facilement identifiables, mais ce n’est pas toujours le cas : certaines passent inaperçues. Elles peuvent cependant avoir à plus long terme des conséquences lourdes telles que la stérilité, les cancers ou la mort.

 

Les IST sont transmises lors de rapports sexuels (sperme et sécrétions vaginlaes), mais certaines IST peuvent être transmises par d’autres voies : sang, salive. Lors de la survenue d’une situation à risque (rapport non ou mal protégé, comportement sexuel à risque), l’individu devrait demander systématiquement un dépistage. Cependant, les IST ne concernent pas que les populations à risque. Un dépistage peut se faire lors d’un rendez-vous médical ou d’un examen gynécologique.

 

La meilleure prévention reste l’utilisation du préservatif lors des rapports sexuels. On peut également se protéger de certaines IST par la vaccination :

- l’hépatite B : maladie qui provoque à long terme cirrhose et cancer du foie,

- le papillomavirus humain qui entraîne des cancers du col de l’utérus.

Les personnes infectées doivent également avoir un comportement responsable et citoyen en protégeant les autres.