Chapitre 6 - Être acteur de sa sexualité

La sexualité humaine a pour but biologique la reproduction. Elle met aussi en jeu la relation à l'autre, dans un environnement social et une société donnée avec sa culture et ses principes.

 

Problématique : Comment la connaissance de l'appareil reproducteur a-t-elle permis la maîtrise de la procréation et la compréhension des facteurs influençant la sexualité ?

 

 

I – Hormones et procréation humaine :

 

1) La maîtrise de la procréation par la contraception :

 

C4 Contraceptions

Objectif : On cherche à montrer comment les hormones peuvent aider à maîtriser la procréation.

- Mettre en œuvre une méthode (démarche historique) et une pratique documentaire pour expliquer le mode d’action des molécules exogènes agissant comme des leurres.

 

La contraception désigne l'utilisation réversible d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter.

 

a) La contraception hormonale :

 

Le fonctionnement de l’appareil reproducteur fait interagir l’hypothalamus, l’hypophyse et les organes sexuels via les hormones (voir chapitre 5). La connaissance de plus en plus précise des hormones naturelles (= endogènes) contrôlant les fonctions de reproduction humaine permet de mettre au point des molécules de synthèse (= exogènes), de structure moléculaire proche, qui leurrent ce système neuroendocrinien et en modifient le fonctionnement.

La pilule, l’anneau vaginal, l’implant, le patch et le dispositif intra-utérin hormonal sont des méthodes de contraception hormonale féminine. Elles reposent sur le maintien constant d’un taux élevé d’hormones ovariennes afin de :

  • supprimer le pic de LH et par conséquent l’ovulation,

  • gêner la progression des spermatozoïdes en modifiant la glaire cervicale,

  • empêcher le développement de la muqueuse utérine nécessaire à la nidation.

La contraception hormonale masculine est encore à l’état de recherche. Elle repose sur l’inhibition de la production de spermatozoïdes par la prise de molécules de synthèse proches de la testostérone. Elle comporte cependant encore de nombreux effets secondaires, tout comme la contraception hormonale féminine.

 

b) Les autres méthodes de contraception :

 

D’autres méthodes de contraception existent chez la femme et chez l’homme :

  • le dispositif intra-utérin au cuivre altère les spermatozoïdes et empêche la nidation,

  • les préservatifs (masculin et féminin) forment une barrière physique empêchant la rencontre des gamètes,

  • la cape ou le diaphragme, associés à un spermicide, combinent une barrière physique à une barrière chimique contre les spermatozoïdes,

  • les méthodes dites naturelles, qui ont un fort taux d’échec, souvent utilisées dans les populations n’ayant pas accès à une contraception de meilleure efficacité,

  • les méthodes expérimentales de contraception masculine telles que le "slip contraceptif" qui empêche la spermatogenèse par une hausse de la température testiculaire (contraception thermique).

c) La contraception d’urgence :

 

En cas de prise de risque il existe deux types de contraception d’urgence :

  • la contraception d'urgence hormonale qui agit principalement en retardant l'ovulation, à prendre dans les 3 jours (lévonorgestrel) ou 5 jours (ulipristal acétate) maximum qui suivent le rapport à risque.

  • Le dispositif intra-utérin au cuivre qui doit être posé dans les 5 jours qui suivent le rapport à risque.

 

d) La contragestion :

 

Lors d’un cycle, l’utérus se développe afin de préparer l’accueil d’un embryon. S’il n’y a pas eu fécondation, la chute du taux d’hormones ovariennes provoque les règles.

Aucune méthode de contraception n’a une efficacité à 100 %. La loi autorise l’IVG pendant les quatorze semaines suivant le début des dernières règles (12 semaines de grossesse). En cas de grossesse non désirée, le blocage artificiel de ces hormones par le RU486 (hormone exogène) provoque l’apparition des règles, entraînant une interruption volontaire de la grossesse. Sa prise peut se faire jusqu’à 7 semaines de grossesse. Après il faut avoir recours à une IVG par aspiration.

 

 

2) La Procréation Médicalement Assistée :

 

C5 La Procréation Médicalement Assistée

Objectif : On cherche à comprendre les techniques médicales permettant d’aider les individus à avoir un enfant.

- Recenser, extraire et organiser des informations pour relier les causes de stérilité ou d’infertilité au choix des modalités de l’assistance médicale à la procréation.

- Montrer les applications biotechnologiques découlant des connaissances scientifiques.


 

Si un couple ayant des rapports sexuels réguliers n’a pas réussi à obtenir une grossesse au bout de 2 ans, on parle d’infertilité. Si l’un des deux partenaires ne produit pas de gamète, on parle de stérilité. Plusieurs méthodes de Procréation Médicalement Assistée peuvent alors leur être proposées :

  • la stimulation hormonale par des molécules de synthèse vise à augmenter la production de spermatozoïdes et d’ovocytes ou à agir sur l’utérus pour faciliter la gestation,

  • l’insémination artificielle a pour but de faciliter la fécondation en cas de glaire cervicale défectueuse,

  • la Fécondation In Vitro Et Transfert d’Embryons permet de contourner une trompe bouchée,

  • le don de gamètes répond aux problèmes de stérilité.

 

 

 

II – Cerveau, plaisir et sexualité :

 

1) Une sexualité responsable :

 

C6 Être responsable de sa sexualité

Objectif : On cherche à comprendre comment être responsable dans sa sexualité

- Extraire et exploiter des données pour relier la prévention contre les IST (SIDA, hépatite, papillomavirus, etc.) à la vaccination ou l’utilisation du préservatif.

- Différencier, à partir de la confrontation de données biologiques et de représentations sociales, ce qui relève :

de l’identité sexuelle, des rôles en tant qu’individus sexués et de leurs stéréotypes dans la société, qui relèvent de l’espace social ;

de l’orientation sexuelle qui relève de l’intimité des personnes.

 

La sexualité englobe différents aspects tels :

  • le sexe biologique : XX ou XY, caractères sexuels secondaires.

  • l’identité sexuelle : se sentir fille ou garçon.

  • Les stéréotypes de sexe : l’expression de caractéristiques considérées comme masculines ou féminines, entraînant souvent des discriminations entre individus.

  • l’orientation sexuelle : le sexe des individus provoquant une attirance sexuelle ou amoureuse.

La sexualité constitue une activité sociale complexe entre individus. Elle est influencée par des facteurs biologiques, sociaux et psycho-affectifs.

 

 

 

2) Le plaisir sexuel :

 

C7 Le plaisir sexuel

Objectif : On cherche à comprendre comment fonctionne le système de récompense

- Identifier les structures cérébrales qui participent aux processus de récompense à partir de documents et données médicales et expérimentales.

- Effectuer des comparaisons évolutives avec les comportements reproducteurs des autres mammifères.

 

Chez de nombreux Mammifères, les individus ont un comportement sexuel qui a pour but l’accouplement. Les hormones sexuelles influencent directement l’activité sexuelle.

Chez l’Humain, le système nerveux est également impliqué dans la réalisation de la sexualité. Lors d’une sensation agréable (odeur, goût, caresse, etc.), un réseau de structures cérébrales est activé : c’est le système de récompense. Il provoque une sensation de plaisir et la recherche par l’individu du renouvellement de l’activité l’ayant provoquée.

De plus, les facteurs affectifs et cognitifs ainsi que le contexte culturel ont une influence majeure sur le comportement sexuel humain. L’activité sexuelle est un choix de l’individu, et est donc contrôlable.