Chapitre 5 - Devenir Homme ou Femme

De l’union d’un spermatozoïde et d’un ovocyte va se former une cellule-œuf à l’origine d’un individu sexué. Celui-ci deviendra capable à son tour de se reproduire lorsqu’il aura franchit l’étape de la puberté. L’individu capable de procréer adopte des comportements sexuels.

 

Problématiques :   Comment se mettent en place les structures et la fonctionnalité des appareils sexuels ?

                            Comment est assuré le contrôle du comportement sexuel ?

 

I – La mise en place des phénotypes sexuels :

 

Activité 8 – La mise en place des phénotypes sexuels

A – Les phénotypes mâle et femelle

B – Les étapes de la différenciation des appareils sexuels

 

         1) Etre homme ou femme :

 

Un homme et une femme se distinguent biologiquement par :

 

 

Homme

Femme

Caractéristiques chromosomiques

Chromosomes sexuels XY

Chromosomes sexuels XX

Caractéristiques anatomiques

(caractères sexuels primaires)

Testicules

Canal déférent

Pénis

Ovaires

Trompes de Fallope

Utérus

Vulve

Caractéristiques physiologiques

Fonctionnement continu de l’appareil reproducteur

Fonctionnement cyclique de l’appareil reproducteur

Des millions de spermatozoïdes à chaque éjaculation

1 seul ovocyte par cycle

Fonctionnel de la puberté à la mort

Fonctionnel de la puberté à la ménopause

Caractéristiques morphologiques

(caractères sexuels secondaires)

Pilosité pubienne, axillaire, et sur tout le corps

Musculature développée

Mue de la voix

Pilosité pubienne et axillaire

Glandes mammaires développées

Os du bassin écartés

         2) La mise en place de l’appareil reproducteur :

 

La mise en place de l’appareil reproducteur masculin ou féminin se réalise en trois étapes :

 

a) Du stade indifférencié à l’apparition des testicules ou des ovaires :

 

Jusqu’à l’âge de 6 semaines, l’appareil reproducteur d’un embryon humain est à un stade indifférencié. Les gonades ne sont ni des ovaires ni des testicules et il existe à la fois les futures voies génitales féminines et masculines.

Si l’embryon possède un chromosome sexuel Y, les gonades vont se différencier en testicules. S’il n’en possède pas, les gonades se différencient en ovaires. En effet, le chromosome Y contient l’information génétique nécessaire à la transformation des gonades en testicules : le gène SRY.

 

         b) La mise en place des voies génitales masculines ou féminines :

 

Chez l’embryon de sexe masculin, le testicule sécrète deux hormones :

- l’hormone anti-müllérienne AMH qui provoque la régression des canaux de Müller, futures voies génitales femelles,

- la testostérone qui permet le développement des canaux de Wolff en voies génitales masculines.

Chez l’embryon de sexe féminin :

- les canaux de Müller évoluent naturellement en voies génitales féminines (vagin, utérus et trompes).

- l’absence de testostérone entraîne la régression des canaux de Wolff.

 

         c) La puberté :

 

A la puberté, les testicules et les ovaires deviennent fonctionnels : ils produisent des cellules reproductrices et des hormones sexuelles. Les garçons produisent des spermatozoïdes (premières éjaculations) et le fonctionnement cyclique se met en place chez les filles (ovulations et premières règles). Les caractères sexuels secondaires apparaissent sous l’influence des hormones sexuelles sécrétées par les testicules (testostérone) et les ovaires (œstrogènes).

 

II - Identité et orientation sexuelle :

 

Activité 9 – Identité et orientation sexuelle

A – L’identité sexuelle

B – Rôles et stéréotypes de rôles

C – Orientation sexuelle

 

         Des facteurs affectifs, cognitifs et culturels influencent les comportements sexuels humains. Le sexe biologique est caractérisé par une série d’attributs : génétiques, gonadiques et hormonaux. Il fixe un sexe mâle ou femelle et confère à l’individu une identité sexuelle. Cette identité sexuelle est un élément qui relève de l’espace social. De plus, chaque société produit des stéréotypes sur les rôles des individus sexués.

         L’orientation sexuelle désigne le désir affectif et sexuel (l’attirance) qui peut porter sur les personnes de même sexe (homosexualité) ou du sexe opposé (hétérosexualité). L’orientation sexuelle relève de l’intimité des personnes et donc de la sphère privée. Elle est protégée par l’Etat français par plusieurs lois assurant une protection et une liberté dans le choix de l’orientation sexuelle.

 

 

III – Un comportement sexuel sous contrôle :

 

Activité 10 – Comportement sexuel et plaisir

A – Le comportement sexuel des Mammifères

B – Le système de récompense

C – Un comportement sexuel humain original

 

         1) Hormones et comportement sexuel :

 

         Le comportement sexuel regroupe les actions associées à l’accouplement. La plupart des Mammifères non Primates présente des périodes précises d’activité sexuelle sur l’année. Ces périodes, appelées œstrus, rut ou chaleurs, constituent la manifestation visible du cycle sexuel et correspondent à l’ovulation. On observe alors un changement de comportement des animaux :

- ce sont les seules périodes où la femelle est attractive pour le mâle et où elle accepte l’accouplement,

- ce sont les périodes où l’on observe des parades nuptiales et des combats entre mâles.

         Le comportement sexuel de la femelle est directement lié à l’augmentation de la sécrétion d’œstrogènes par les ovaires.  Chez le mâle, on observe généralement un pic de testostérone lors des chaleurs de la femelle.

 

2) Le circuit cérébral du système de récompense :

 

         Une activation du circuit de la récompense lors d’une activité agréable comme le coït procure du plaisir, ce qui motive le renouvellement de cette activité.

         Le circuit de la récompense comprend différentes zones cérébrales qui communiquent chimiquement. Les substances impliquées sont des neuromédiateurs dont la dopamine

         3) Un comportement sexuel humain original :

         Chez l’Humain, l’influence hormonale sur le comportement sexuel est faible. La libido peut être légèrement influencée par les hormones mais les comportements sexuels ont lieu toute l’année.

         Le comportement sexuel humain est essentiellement sous influence cérébrale. C’est la recherche du plaisir via le système de récompense qui le motive le plus.

         La sexualité humaine ne se réduit pas à ces seuls facteurs biologiques. Il existe des cultures aux meurs et traditions variables d’une époque à l’autre et d’une région à l’autre. Le contexte socioculturel influence de manière importante le comportement sexuel individuel, tant au niveau des pratiques que des préférences affectives et sexuelles.

 

Conclusion :

 

         Les chromosomes sexuels déterminent la différenciation des gonades. La féminisation des voies génitales est spontanée, alors que leur masculinisation dépend des hormones testiculaires. L’appareil reproducteur devient fonctionnel à la puberté.

         Le comportement sexuel des Mammifères est contrôlé par les hormones et le circuit de la récompense. L’importance relative de ces facteurs varie selon les espèces. Chez les Primates, le comportement est surtout motivé par la recherche du plaisir.

         Chez l’Humain, si l’activité sexuelle a des bases biologiques, les facteurs socioculturels et affectifs, rendus possibles par la cognition, favorisent ou inhibent certains comportements sexuels.