Activité 10 - Les antibiotiques

Problématique : Comment expliquer l’apparition de souches de bactéries résistantes ?

 

A – La résistance des bactéries aux antibiotiques

1

Analysez les résultats de l'expérience afin de valider l'une des hypothèses.

Document 1

Pratiquer une démarche scientifique

2

Expliquez les résultats cliniques observés.

Document 2

Recenser, extraire et organiser des informations.

3

Indiquez quel antibiotique semble le plus approprié pour soigner le jeune garçon.

4

A quoi peut être due l'apparition de la nouvelle souche bactérienne ?

5

Justifiez les indications figurant sur les notices d'utilisation d'un antibiotique.

Document 3

Être conscient de sa responsabilité face à la santé

 

B – L’antibiogramme

6

Expliquez l’intérêt d’un antibiogramme.

Fiche protocole antibiogramme

Manipuler et expérimenter.

7

Réalisez un antibiogramme et prenez une photo du résultat.

8

Mesurez le diamètre puis calculez la surface de chaque « tache ».

9

Indiquez les sensibilités et les résistances de la souche bactérienne aux différents antibiotiques testés.


Document 1 – L'expérience de Miloslav Demerec (1946)

 

Dans les années 40, la question du rôle de l'environnement dans l'apparition de caractères biologiques nouveaux chez les êtres vivants unicellulaires est débattue. Deux hypothèses s'affrontent :

  • l'hypothèse lamarckienne selon laquelle l'environnement dirige les mutations et les caractères nouveaux qui en découlent. Ces caractères se transmettent et s'accentuent au fur et à mesure des générations par hérédité.
  • l'hypothèse darwinienne selon laquelle les mutations surviennent au hasard au sein d'une population bactérienne, l'environnement ne jouant par la suite qu'un rôle de sélection. Les individus ayant subi une mutation qui les avantage augmentent leurs chances de survie et de reproduction.

Miloslav Demerec teste la sensibilité aux antibiotiques de plusieurs cultures indépendantes. Il éprouve les 2 hypothèses :

  • si les mutations sont induites par l'antibiotique, elles apparaissent uniquement à son contact. On devrait donc observer le même nombre de colonies de bactéries résistances dans les différentes cultures.
  • si les mutations sont aléatoires, elles peuvent apparaître à tout moment entre la mise en culture et le contact avec l'antibiotique. Il est alors statistiquement impossible d'observer le même nombre de colonies de bactéries dans les différentes cultures.

 

Résultats :

Culture 1

Culture 2

Culture 3

Culture 4

Culture 5

Nombre de colonies résistantes par boite

33

839

9

126

18

 


Document 2 – Un cas de méningite en 1947

Au sein des populations bactériennes, des souches résistantes à un antibiotique apparaissent spontanément à une fréquence faible. L’utilisation de cet antibiotique va détruire les bactéries sensibles et épargner les souches résistantes. Ces dernières vont donc avoir tendance à se développer et à devenir ainsi de plus en plus fréquentes. On dit que les antibiotiques sélectionnent les souches résistantes.

Pour éviter d’utiliser un antibiotique inefficace, ainsi que pour déterminer quelle est la dose optimale à administrer, on réalise un antibiogramme : l’antibiotique contenu dans chaque pastille diffuse dans le milieu en créant un gradient exponentiel de concentration, celle-ci étant d’autant plus grande que l’on est proche de la pastille. Chaque espèce bactérienne est caractérisée par la concentration d’antibiotique au-delà de laquelle elle est tuée : c’est la CMI (concentration minimale inhibitrice). On peut également savoir si l’espèce est résistante ou sensible à l’antibiotique.

Un jeune garçon de 2 ans est admis à l’hôpital avec les symptômes d’une méningite sévère. L’analyse du liquide qui baigne le cerveau (liquide cérébro-spinal) montre une infection par la bactérie Haemophilus influenzae. L’enfant est traité par un antibiotique courant, la streptomycine. L’infection régresse dès le lendemain, mais au bout de 3 jours de traitement, des symptômes graves réapparaissent. Un antibiogramme (voir ci-dessous) est réalisé sur les bactéries issues du prélèvement de liquide cérébro-spinal : certaines sont capables de se multiplier en présence de streptomycine. Un nouveau traitement est aussitôt mis en place avec un autre antibiotique, avec succès cette fois.

Dans la boite de gauche, on teste l’efficacité de 4 antibiotiques sur la souche bactérienne "normale". Dans la boite de droite, on teste l'efficacité des ces mêmes antibiotiques sur les bactéries résistantes capables de se multiplier en présence de streptomycine :

 

Document 3 – Extrait d'une notice d'utilisation d'un antibiotique


CONSEILS/EDUCATION SANITAIRE

 

Les antibiotiques sont efficaces pour combattre les infections dues aux bactéries. Ils ne sont pas efficaces contre les infections dues aux virus. Aussi, votre médecin a choisi de vous prescrire cet antibiotique parce qu'il convient précisément à votre cas et à votre maladie actuelle.

 

La résistance s'accroît par l'usage abusif ou inapproprié des antibiotiques. Vous risquez de favoriser l'apparition de bactéries résistantes et donc de retarder votre guérison ou même de rendre inactif ce médicament si vous ne respectez pas :

- la dose à prendre,

- les moments de prise

- et la durée du traitement.

 

En conséquence, pour préserver l'efficacité de ce médicament :

1 – N'utilisez un antibiotique que lorsque votre médecin vous l'a prescrit.

2 – Respectez strictement votre ordonnance.

3 – Ne réutilisez pas un antibiotique sans prescription médicale même si vous pensez combattre une maladie apparemment semblable.

4 – Ne donnez jamais votre antibiotique à une autre personne, il n'est peut-être pas adapté à sa maladie.

5 – Une fois votre traitement terminé, rapportez à votre pharmacien toutes les boites entamées pour une destruction correcte et appropriée de ce médicament.